Sylvain Duthu sous les étoiles : un concert intimiste et lumineux au jardin

On était venus pour un concert, on s’est retrouvés dans une parenthèse, quelque part entre veillée musicale et grande réunion de famille. Ce genre de moment rare où la musique ne se contente pas de remplir l’espace : elle relie, elle rassemble, elle apaise.

Au fond d’un jardin, un piano attendait. La lumière tombait doucement, les étoiles commençaient à s’inviter au-dessus des arbres. Ce soir-là, c’était aussi la Nuit des étoiles, et il y avait dans l’air comme une promesse. De poésie, d’échappée belle, de beauté simple.

Et puis Sylvain Duthu s’est assis. Pas de grand effet, pas d’entrée spectaculaire. Juste lui, le piano, et ce lien qu’il tisse instantanément avec nous. On est tout de suite dans l’intimité, dans l’échange. Il sourit, plaisante sur son nom, « pas fou fou », dit-il en riant, et nous invite : « viens, on y va ensemble ». Alors, on le suit. Sans hésiter.

Avec Sylvain, on marche sur des chemins d’humanité. Il parle d’amour, de fraternité, du temps qui passe, de la société aussi, parfois dure, parfois absurde. Mais il le fait sans donner de leçons, avec une douceur ironique et une sincérité palpable. On sent le poids du sens, mais jamais la lourdeur du discours.

L’improvisation est au cœur du concert. Il se laisse guider par l’instant, comme on suit un courant. Une cigale se met à chanter au mauvais moment ? Il en fait une transition. Une chèvre bêle pendant le rappel ? Elle devient une invitée surprise. Rien n’est figé, tout est vivant. Ça respire, ça bouge, ça rit, ça émeut.

Ce n’est pas seulement un concert qu’on a vécu, c’est une rencontre. Et cette rencontre, elle est rendue possible par l’association Ramèn’ ta chaise, qui crée ces moments suspendus. Une scène posée dans un jardin, un public qui s’installe comme à la maison, et des artistes qui partagent les mêmes valeurs : simplicité, proximité, partage. On n’est pas là pour consommer un spectacle, on est là pour vivre quelque chose ensemble.

Alors quand la dernière note s’est éteinte et que les étoiles brillaient franchement au-dessus de nos têtes, on n’avait pas envie de partir. Parce qu’on savait qu’on venait d’assister à ce que la musique a de plus beau : sa capacité à rassembler, à faire du lien, à nous rappeler qu’on est vivants… ensemble.